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Le Stage Théâtre à Vernou 2003

Cette année, l’Hôtel Noble de Vernou sur Brenne et ses ânes désormais célèbres ont accueilli une grande partie du groupe dans une ambiance de folie pour un week-end endiablé, du vendredi 28/11 au dimanche 30/11. Rituel annuel, ce stage a plusieurs fonctions qui le rendent indispensable et inoubliable…

  La première de ces fonctions est de souder un peu plus le groupe. Même s’il y a quelques bouderies passagères, nous apprenons à mieux nous connaître, des liens sont créés, et le terme de « groupe » prend alors tout son sens. Il permet également de poser les premières pierres du spectacle. En effet, la création du spectacle autour des métamorphoses va durer une année scolaire, mais c’est pendant le stage que chacun donne quelques petites idées par-ci par-là, sur les bases que Jean-Louis et Dolorès nous donnent (textes, musiques et chansons…) ou que nous proposons nous-même. Cela fait donc du stage un moment très important pour le groupe.

Le vendredi matin, nous avons découvert un texte choisit par Jean-Louis de Fédérico Garcia Lorca, Le maléfice de la phalène. Le texte et le groupe ont été divisés en trois, et nous avons travaillé séparément. Ce texte est en fait un prologue. IL met en scène des insectes pour illustrer le fait que, selon Lorca, la recherche de l’amour se termine inévitablement par la douleur  et la mort. L’après-midi, nous avons réuni les trois groupes en travaillant principalement sur les placements (assemblage des groupes les uns par rapport aux autres). Après une ballade dans les vignes, qui nous a permis de nous aérer, nous avons séparé Secondes-Premières et Terminales.  Avec les autres Terminales, nous avons lu les textes que nous présenteront au baccalauréat. Jean-Louis nous a alors expliqué ce qu’on attendait de nous à cette occasion (engagement dans le jeu, définition des partis pris, utilisation de l’espace, des accessoires, intelligence du texte, des situations, maîtrises des techniques…). Nous avons ensuite rejoint les autres qui avaient travaillé sur La lumière est comme l’eau de Gabriel Garcia Marquez. Il y met en scène des enfants qui naviguent sur un flot de lumière dans un appartement en Espagne, et qui finissent noyés. Cette scène mêle poétiquement l’humour et le tragique de la mort. Puis, nous avons lu nos textes devant l’ensemble du groupe. Connaissant déjà mon texte, j’ai pu commencer à travailler mon personnage avec Clément qui joue Œdipe.

Après une nuit plus festive que réparatrice, nous avons repris le travail avec en parallèle La lumière est comme l’eau, et nos scènes de Terminale. Dans la scène de la Sphinx extraite de La machine infernale de Jean Cocteau, Nous avons intégré Mathilde avec sa guitare. En effet, elle y joue un air bref répété plus ou moins intensément, donnant ainsi une ambiance lancinante, envoûtante à la scène tout en me permettant de rythmer mon jeu. La Sphinx est un être très dangereux. Son unique faille est son amour pour Œdipe, qui la rend naïve, rêveuse parfois… Œdipe, lui, est fier et impassible au début, mais prend peu à peu conscience du danger.

Le samedi après-midi, un nouveau texte a été ajouté  sur proposition de Mathilde et sa guitare. Elle va donc également présenter au bac la chanson de Carla Bruni Quelqu’un m’a dit, métamorphose de l’amour.

Dans L’Eve future, le savant Edison, assisté de ses Andréides, démontre que la femme, sans ses superficiels atours, n’a plus rien de ce qu’on pourrait prendre pour une “beauté”. Cette scène sera certainement jouée par tous les élèves de Terminale. De même, dans La Fleur de l’âge, les marques du temps sont préférées à de « fausses facéties ». Cortège, le poème extrait de Paroles, de Prévert, sera présenté sous la forme d’un défilé, mais nous avons à peine abordé ce passage lors du stage. Il est bien sûr nécessaire de relier entre eux tous ces éléments qui constitueront notre création, et pour cela, Jean-Louis nous a proposé un extrait de La clé d’or des frères Grimm, qui fera découvrir au spectateur « toutes les choses merveilleuses contenues dans la cassette »…